. – Macro industrie Une installation vidéo au L.A.C. à Sigean A l’initiative de la galerie Boîte Noire de Montpellier Du 28 février au 15 mars, weekend only, de 15h00 à 18h00 – Photographies et installations vidéo Du : 26/02/2009 Au : 26/04/2009 Lieu : Chapelle des Pénitents Bleus Exposition d’un détourneur de réalité Horaires : Du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h Hamid Maghraoui est un illusionniste. jordan femme Tout en détournant des objets de la vie courante de leur fonction, il joue sur la lumière du jour, l’éclairage artificiel, le cadrage ou encore la distance, dans un effet de trompe l’œil. « J’improvise en extérieur un studio photo avec deux bouts de ficelle et un carton. Après, cela devient magique en apportant quelques transformations. Ma démarche se veut simple, épurée et efficace.
Mark Lockett – piano Satie I love you
texte de Valérie Schlée 143 : Satie, I love you (Vexations) Mark Lockett – piano La Coopérative d’art et de littérature, Montolieu 16 et 17 mai 2009 « Pour se jouer 840 fois ce motif, il sera bon de se préparer au préalable et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses » Les immobilités impossibles et pas sérieuses des humains 18h 03 25 humains et un pianiste première Vexations posée assis le long de la virgule de chaises assis devant la baie vitrée, face au pianiste assis sur l’escalier, dos au pianiste assis au faîte, en maître se levant, diagonale vers une toile déambulant sur la coursive filmant, photographiant deux enfants sur les genoux un enfant tombe de sa chaise fracassent le silence autour du pianiste arrivent, air max 270 femme s’embrassent petite graine après chaque motif prélevée dans un bol, lâchée dans un autre 840 graines, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 le son du grain dans le bol sortir, revenir assis met sa veste assis regarde ses pieds assis, regard perdu assis souriant pianiste souriant derechef debout, choisissant des cartes assise dormant conciliabule devant la porte motifs se mêlant à la parole motifs en monochrome assis dans l’histoire d’un événement celui qui parle à voix basse celui qui écoute de place en place film se déroulant, la musique aussi lente qu’un film de Duras pleine alors que vide à son début celle avec un soleil sur un sein celui dans sa barbe celui écrivant celle fouillant son sac celle bras nus celle pieds serrés à plat celle en danseuse celle s’essuyant les mains dans un foulard celui flashant celui toussant, celle pareille regardant la vitrine celle partie boire un thé celle qui s’absente celui qui parle de transe ceux qui fument dehors ceux qui bavardent doucement ceux qui visitent Clauzel et Degottex ceux qui rêvent de version jazz ceux qui pensent à la nuit ceux qui parlent d’autisme, d’ascétisme la tête du pianiste par-dessus le couvercle du piano son regard amusé, interrogateur son regard qui guette celle derrière le poteau celle dans le carré de lumière le son de clavecin du clocher 19h 20 humains et un pianiste celle qui bat le rythme avec ses pieds celle qui n’a pas bougé celle la tête penchée celle qui frissonne dans sa veste celui qui descend les escaliers le trait rose en travers de la proue du piano verticalité du son, de la couleur, du buste du pianiste au sol la trajectoire de chaque personne celle qui prie celle qui imagine que le pianiste trébuche celle qui s’accoude à la balustrade un enfant traverse l’espace à grands pas l’enfant demande : ça finit à quelle heure ? – demain à 16 heures – sans voix celui la tête dans les mains celle qui regarde ses mains celle qui avance lentement celle qui s’éloigne sur la pointe des pieds celui qu’on n’a pas vu entrer ceux qui relisent sans fin les notes d’intention celui dont l’ombre passe longue 8 humains et un pianiste Celle dont les doigts de pieds bougent Celle qui guette le passage de la graine Pour le son pour le geste pour la ponctuation Celle qui voudrait sortir, n’y arrive pas 20 heures 25 humains et un pianiste celle qui fait l’ange au balcon comme dans la bibliothèque de Wenders le pianiste va-t-il se mettre debout des enfants courent dans les graviers le regard du pianiste plus présent et va loin échange d’un sourire nourrissant celle qui ne veut pas manger devant le pianiste celle qui s’est assise à l’étage celle qui rapporte à manger dans un grand sac plastique celle qui fait tourner les pages celle qui caresse le dos de sa voisine celui qui éteint les lumières sauf celles de l’allée centrale celle qui médite les yeux fermés dos droit jusqu’au chignon le visage du pianiste émacié le bruit des couverts, celui dans le ventre le regard du pianiste vers le bol, lequel les rides sur son front celui qui pense que le pianiste va devenir fou c’est lui qui décline ceux qui mangent silencieusement ceux qui servent le vin en coulée tranquille celui qui invente le langage musical avec ses mains celle qui regarde les autres manger pour soutenir le pianiste celle qui coupe du pain celui qui dit on est heureux celle qui se ressert du vin celui qui rit des haricots, cailloux graines qui prennent d’autres noms au fil des heures 21 heures 20 25 humains et un pianiste celle qui a froid fume ceux qui partent après 5 minutes l’air halluciné ceux qui croient avoir croisé la folie un lévrier crème lorgne vers la porte celle seule à entendre des fausses notes celle qui sort avec le sac en plastique celle qui cherche la cafetière celle qui voudrait boire encore celle qui met une porte entre elle et le piano pour les oiseaux du crépuscule celle qui regarde la profondeur de la nuit à travers les fleurs d’acacia celle qui désire toucher le dos du pianiste celle qui voudrait lui caresser les chevilles celle qui rêve de lui masser la nuque le pianiste rendu intouchable encadré par la porte celle sur le mur rouge qui écrit celle qui regarde l’accent rouge de coopérative noire celle qui pense aux variations Diabelli un téléphone sonne et le pianiste passe de la verticale à l’oblique puis revient vexations temporaires, les chauve-souris entrent le chien errant se fait traiter de salopard la politique n’a pas compris elle attend d’autres morceaux de Satie la politique trouve que c’est une très mauvaise idée de diffuser ces vexations par les haut-parleurs du village 22 heures de vexations, c’est trop pour la politique on règle des affaires à distance on rit on ne sait pas ce qu’on dit on prépare du café en se bouchant les oreilles on demande de pouvoir venir avec son chien demandez donc à Satie un saxophoniste n’y croit pas deux fois qu’il revient et le pianiste est toujours là on rapporte du tuocha et on partage du chocolat les noisettes font un bruit effrayant sous les dents on chantonne maintenant on est allé se coucher dans sa voiture 23 heures 15 humains et un pianiste une belle femme tellement figée le pianiste la main droite sur le haut de la cuisse mais la ligne de basse oblige on ne se parle presque plus on rit de plus en plus doucement on ne sait pas si on tiendra on s’étonne de la concentration du pianiste son sourire est amer maintenant le piano Lefèvre Albi n’a pas bougé lui non plus quelqu’un éternue à l’étage le pianiste fronce les sourcils sourit légèrement, soupire le parquet grince au-dessus quelqu’un enlève ses lunettes quelqu’un s’endort sur son bras quelqu’un n’a pas froid aux pieds quelqu’un dont le dos s’est affaissé 3 humains et un pianiste on n’a plus de notion de l’heure le pianiste se frotte le nez une voiture arrive, http://www.yeezyboostadidas.fr personnes toutes neuves une main glisse sur la rambarde en métal de l’escalier et sonne la descente 4 personnes de plus 23 heures 10 13 humains et un pianiste un couple d’allemands est abasourdi la nuit bourrée d’étoiles bruit 24 heures 39 20 humains et un pianiste une s’est couchée dans l’escalier un soupire, un autre chuchote encore le pianiste boit une gorgée d’eau une autre avec un autre motif 12 humains et un pianiste un se tient debout les bras croisés le regard vague du pianiste une ne cesse de suivre la partition plusieurs viennent encore une monte se coucher dans une cuve un pose un café au pianiste plusieurs regardent l’exposition un déambule en chaussettes ajourées une dessine un croquis un dessine un croquis un autre accroupi contre un poteau plusieurs parlent encore dehors 3 heures 30 3 humains et un pianiste celle qui pleure la musique et le pianiste sont si tristes à cette heure une couverture sur les épaules celle qui ne veut pas se coucher 7 heures 12 humains et un pianiste celui qui n’y croit pas revient le pianiste est toujours là 8 heures 30 10 humains et un pianiste vertical croissants frais dans une euphorie naissante 10 heures 15 humains et un pianiste celui qui arrive a déjà entendu ce morceau celle qui imagine la venue du loueur de piano et de l’ambulance pour le pianiste côte à côte celle qui reste 5 minutes dont les doigts gèlent et pleure celle qui fait tinter son gilet sur un poteau le sourire du pianiste persistant ce moment historique dans la durée 14 heures 15 20 humains et un pianiste qui cherche maintenant du regard, nous revient quelques graines dans le bol inversé et le son de ses doigts cherchant les dernières ceux qui sourient, entendus, entendants ceux qui curieux ceux qui jubilent ceux qui pensent que se levant tombera celle qui venue hier pour la première heure, revient pour la dernière le pianiste sans un mot depuis 20 heures saura-t-il articuler un mot ? celui qui peint à l’aquarelle la dernière figure du pianiste celle qui se rapproche du pianiste presque on pourrait le toucher maintenant celui qui capte les dernières graines le pianiste regarde de plus en plus souvent le bol, hésite,
Espace d’art mobile Sète – HORIZONS
Mobile art space 3 quai Aspirant Herber Sète du 9 avril au 10 mai 2009 Exposition ouverte tous les jours 17:00 – 19:00 le mercredi, samedi et dimanche à partir de 14:00 – 19h00 Sabine Rhetore, globes Mary Moriceau, vidéo Doris Schläpfer, vidéo Antoine Rousselle, vidéo Alexandre Gilibert, vidéo Vincent Cunillère, photo www.mobileartspace.org/Horizons@sete/accueil.html L’objet de cette exposition étant de présenter des visions variées de notre monde, pays, région, ville aux populations situées à l’exacte antipode de notre situation géographique. Nous étions particulièrement touchés par la vidéo d’ Antoine Rousselle, projetée dans le puit de l’antipode: KIA ORA TUAKANA En language Maori: Bonjour et bonne chance frère de Kathleen Burlumi read text in english. L’artiste est seul debout, pieds nus, tout à la fois mime, marin, shaman. Il tend ses bras vers nous, comme s’il venait des antipodes. Mème quand il bouge, danse, nage, il occupe le même espace et communique avec nous par gestes. Un monde complexe gravite autour de lui à une vitesse vertigineuse. Nike Air More Uptempo Il se protège en se refermant sur lui même tel un coquillage, puis ressort de sa coquille prêt à recommencer. Dans ce monde simple et pur, paradisiaque, les fruits de la mer et de la terre lui sont offerts, et il les offre à son tour à Dieu et à nous. Nous le remercions pour le miracle d’être là où nous sommes. Des projections rapides d’images de la ville de Sète à travers les époques envahissent l’écran : tout d’abord la mer, puis le port, et tous les changements de la ville, industrialisation, urbanisation, publicité et société de consommation. Nous visualisons en accéléré la construction de notre société au sens psychique et matériel. Graduellement nos actions grotesques et destructrices nous enterrent. C’est une représentation de dix minutes avec d’innombrables images qui effleurent notre cerveau comme lors d’une Expérience de Mort Imminente (EMI). Le temps s’arrête et nous sommes noyés. Ceci n’est bien sûr que la description réductrice d’une oeuvre d’art complexe et émouvante. Elle suggère des paradoxes en abondance. Sous notre créativité se cache notre brutalité. Sous notre superficialité se cache notre spiritualité. Lors de notre passage sur cette belle planète nous sommes incapables de séparer ce qui est sous notre contrôle de ce qui est inévitable. Le bruit et l’odeur de la mer semblent relier Sète, dans le Sud de la France à l’île de Chatham en Nouvelle-Zélande. Sète est le miroir, le microcosme de notre monde. L’artiste shaman est peut-être le symbole de notre humanité, de notre force intérieure, et peut-être port-t-il en lui l’espoir de trouver de vraies valeurs. english by Kathleen Burlumi The artist stands bare footed; part-mime character, part sailor, part holy man, reaching out for us from the other side of the world. He never moves from his place, although he swims and dances and makes signs of communication. A complex and ultimately horrendous world grows with startling speed around him and he takes refuge by curling himself up like a shellfish. Afterwards, unchanged, he is ready to begin again. – We were born into a pure and simple world, a paradise, where everything is good. The fruits of the planet, the sea and the earth make offerings to us and we in our turn make offerings to one another and to God. We give thanks to the miracle of being where we are. Little by little we see flash-forwards of the town of Sète; at first at the sea, then the port, then more and more activity. The town grows through urbanisation, industrialisation, advertising and consumerism. We are lead through the dizzying constructions of our society both in the psychic and the material sense and gradually, the acceleration of our grotesque and distructive course overtakes us. A ten minute presentation with an uncountable number of images crossing our video-receptive brain is a kind of near-death experience. If we let ourselves drown – no time passes. This is of course, only a reductive description of a complicated and moving work of art. Many paradoxes are suggested, underlying our creativity and our brutality, our spiritual capacities and our superficiality. We are incapable of separating the controlable from the inevitable through our extraordinary passage through our lovely planet. The sound and the smell of the sea, in the context of the port, seem to link our two hemispheres, Sète in the South of France to the Chatham islands in New Zealand. Sète is the mirror, a microcosm of a place within history. The shaman-artist is perhaps a symbol of our humanity – our natural generosity, our inner strenghth, and our hope that we will value our real treasures in the end.