56e Biennale de Venise : pavillon français

Révolutions – Céleste Boursier-Mougenot

Présentées depuis près de vingt ans en France et à l’étranger, les œuvres de Céleste Boursier-Mougenot sont autant celles d’un plasticien que d’un musicien.

Quand le visteur pénètre dans le pavillon Français, il y découvre un arbre, un majestueux pin sylvestre, comme si les frontières entre l’intérieur et l’extérieur avaient été renversées. Sous la verrière comme envolée du pavillon et dans les allées arborées, Celeste Boursier-Mougenot déploie la chorégraphie alchimiste de trois arbres mobiles, qui se déplacent en fonction de leur métabolisme, des variations du flux de leur sève, de leur sensibilité au passage de l’ombre à la lumière.

Ces chimères, hybridation de la machine et de la nature,  sons sous-tendues par une vision animiste des arbres et sont rendues possibles grâce au principe de transmutation. Ce dernier consiste à codifier des événements physiques – comme la vie qui se déroule au sein de l’arbre,  le différentiel d’électricité qui existe entre un végétal et la terre – et à les connecter avec d’autres informations pour produire du mouvement ou du son.

En produisant des connections inédites entre des éléments naturels et technologiques, l’artiste expérimente des relations insoupçonnées entre nature et culture, les libérant de leur déterminisme et les amenant vers un nouvel état de nature. Baigné par le son produit par les arbres alentour, dont le bruissement électrique engendre un environnement sonore – à partir du courant différentiel basse tension capté en direct – la pavillon français se transforme en un théâtre ouvert, un refuge au sein duquel le visiteur peut se reposer,

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