Au cœur du LAC : Geer Van Velde

Pour les passants de l’été, ou les habitués du LAC, s’engager à l’étage revient à découvrir ou retrouver le sens de ce lieu . Dans le vaste espace disponible s’expose, toujours par quelques œuvres importantes de la collection de Piet et Layla Moget, ce qui fait le sens de leur passion et la ligne rigoureuse qui nourrit les choix qu’ils font des expositions temporaires . Sur ce même niveau, en son extrémité, s’ouvre sur la gauche un espace plus réduit repérable souvent par un accrochage du propre travail de Piet Moget . C’est là que s’offre la possibilité d’une approche plus intime du peintre et du collectionneur . De fait, outre que l’on y retrouvera de belles œuvres de son épouse Mary Schallenberg, l’on ressentira confusément que ce qui est montré, souvent de petits formats, prend un sens particulier . iphone 6 gaming case red Leurs rapports, à l’homme et à l’artiste , sont en effet bien au-delà de ce qui lie un homme à une collection, ou à l’histoire de l’art . temdan iphone 6 case On le vérifiera particulièrement cette année . Cet espace d’intimité comprenant lui-même une sorte d’annexe, ménagée dans la grande cuve de l’ancien domaine viticole . Autant dire le cœur du cœur de ce projet assez fou de penser faire vivre à Sigean entre vigne et étangs une collection d’art contemporain . Et ce cœur du cœur a un nom : Geer Van Velde . Piet Moget a souvent raconté sa rencontre avec ce peintre néerlandais l’un des créateurs décisifs de son temps . C’est à la fin des années 40 du siècle dernier que Piet découvre « Méditerranée , « tableau clé dans l’œuvre de Geer Van Velde , et n’aura alors de cesse que d’en rencontrer son auteur , ce qui se fera quelques années plus tard . De cela naîtra une amitié et une estime réciproques dont va témoigner ce cœur du LAC ! . . animal iphone 8 plus case . Entre l’aîné et le cadet, le courant passera . Pourquoi ? « parce que c’était lui et que c’était l’autre probablement ! « .Mais aussi sûrement par ce qu’ils se sont reconnus dans une fraternité, celle de la lumière et de ses effets, tels qu’ils se ressentent et se vivent en regard d’un horizon « pur », marin, où tout est question de lignes et de géométries simples . Pour Geer Van Velde , la lumière ne pousse pas à exacerber les couleurs et les formes, même et surtout en Méditerranée ! , mais à en faire l’outil, ou l’imaginaire, qui découpe, dégage , les formes pures , les espaces essentiels , ordonne le plein et le vide , la mer et le ciel . Le pertinent critique d’art , Gaétan Picon (1) décrira parfaitement de qui fait la singularité et l’apport de Geer Van Velde : « La neutralité du rien, néant de la lumière , paraît à travers un sensible qu’il tend à unifier sans détruire « . Là se situe en effet l’une des propositions importantes de Geer Van Velde qui est à l’œuvre dès cette « Méditerranée « qui passionnera Piet Moget. Geer Van Velde et Piet Moget entretiendront au cours des années suivantes, un regard critique, réciproque, sur leurs travaux .Comme Piet Moget l’avouait en riant lors d’un entretien (2) ce commerce pouvait être tendu car précisait-il « on n’était pas si tendres, lui voulait que je mette des verticales dans mes tableaux , et lui voulait que j’enlève des lignes » . Telle qu’elle, l’anecdote paraît poser une opposition radicale ! Mais on peut aussi bien la prendre pour une « private joke « entre deux hommes partageant un même univers et une même nécessité . Ils se posent en effet et en quelque sorte tous deux, la même question qui est celle du dépassement des structures naturelles et simples qui s’offrent au regard , si l’on met son « atelier à la mer « soit sous la neutralité de la lumière, l’imperceptible ligne d’ombre de l’horizon marin , d’un bout de quai , d’un trait d’algues sur une plage .En fait cette question avait été posée , à sa façon et pour lui-même , par un autre Néerlandais auquel chacun d’eux d’ailleurs se réfère , Piet Mondrian , qui en tira le principe d’un passage de ces linéaires naturels à un linéaire abstrait qui guidera son œuvre ultérieure .(3) . . . . . . . . . . . marble effect iphone 8 plus case . . . . . Ni Van Velde ni Moget n’étant des suiveurs, on ne pouvait s’attendre à les voir s’engager sur les pas d’un maître ni qu’ils s’influencent de quelque manière que ce soit . D’où viendra alors qu’une si longue connivence se soit perpétuée entre un artiste , l’aîné, dont l’œuvre avait atteint sa pleine notoriété , et son cadet dont le travail commençait d’être reconnu .Il faut probablement pour cela revenir aux chevalets et aux endroits où on les pose, à la discipline ou aux enjeux que cela implique . Geer Van Velde en effet a parlé à ce propos de « bagarre « de l’idée qui surgit et de sa reprise incessante « une toile n’est jamais finie .Si elle l’est alors elle ne vous appartient plus « (4) mais ce faire , cette douleur aussi , doivent être neutralisées et ne peuvent paraître . Et Piet Moget dira de ces moment-là ,dans une confidence à Germain Viatte : Tout geste devrait être juste , mais cela n’arrive pas souvent .Il faut beaucoup de travail pour maîtriser ces éléments « ce qui paraît bien être comme l’écho du constat qu’évoque Geer Van Velde : « Pour autant il est évident que pour des démarches si semblables leurs œuvres peuvent paraître s’écarter . Écart il y a probablement , mais il n’effacera pas pour autant ce qui les lie le plus intimement , cette posture du faire face dont Germain Viatte , commentateur avisé des deux artistes, dira à propos du travail de Piet Moget mais qui vaut ici pour deux qu’elle nous invite à une lente saisie peuplée d’émotions vives (…) et qui tout à coup propose un juste moment suspendu apparemment immuable dans son éclat , son bonheur ou son inquiétude ‘‘(5) . . C’est cela d’abord que Geer Van Velde au coeur du LAC nous rappelle ..C’est aussi une belle occasion de retrouver ou de découvrir en quelques œuvres judicieusement choisies une œuvre importante , et une aventure rare de l’art contemporain .On se souviendra enfin qu’il était bien naturel que la première grande exposition d’été au LAC ait été consacrée, il y a vingt ans …à Geer Van Velde . Daniel Bégard . Août 2011 Notes 1 Gaétan Picon « Geer Van Velde « Catalogue 2 Entretien avec Véronique et Dominique Marin in « Piet Moget »catalogue exposition P.Moget LAC . 2008 3 Suzanne Deicher . »Mondrian » Taschen Editeur.1994 4-5 Germain Viatte « Piet Moget . Calalogue Galerie Louis carré & Cie 2001 L.A.C.

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